"Picto - Arc- Bug - etc..." Miroirs & Aciers - Pierre Marie Lejeune



album des visiteurs de marque

A propos de Pierre Marie Lejeune.... Né en 1954, Pierre Marie Lejeune se définit comme un sculpteur-dessinateur. Boursier de la Villa Medicis hors les murs en 1983, il séjourne une année à Louxor. Naturellement son intérêt se porte vers la sculpture. Sa rencontre déterminante est celle de Niki de Saint Phalle dans les années 80. Leur collaboration, durant de nombreuses années, ne fera que conforter sa démarche.
Depuis lors, il n'a cessé de développer un répertoire de formes qui s'apparente à l'écriture d'un alphabet virtuel. Ses matériaux de prédilection sont l'acier, le verre, la lumière et l'eau. Refusant toute concession à l'ornement. Radicalité, rigueur et pureté des formes sont le point commun à ses sculptures.
Ces dernières années, Pierre Marie Lejeune a exposé au Mamac (Nice), à l'arsenal de Metz, au National Museum of China (Pékin), Metz, Boulogne-Billancourt, Auvers-sur-Oise.
Il a réalisé de nombreux projets, commandes et expositions en Europe (Allemagne, Belgique, Italie, France), aux États-Unis et en Chine où il est représenté par Pearl Lam (Contrast Gallery) qui lui a organisé trois expositions importantes en 2006 et 2007 à Shanghai et Pékin.

Itinérance à travers le parc... Le principe est de rendre le parc à lui-même en créant un parcours-promenade ou quatorze sculptures sont représentées en huit lieux. Chacune de ces étapes propose une ou plusieurs pièces. Plusieurs de ces pièces, créés spécialement in situ, utilisent parfois un ou plusieurs arbres présents sur le site. Le matériau référent à toutes ces pièces est le miroir. Selon le sculpteur, la découverte des pièces dans le parc n'obéit pas nécessaire à un itinéraire préétabli mais fait que le visiteur-promeneur peut à son gré prendre un chemin de traverse, un sentier tangentiel, pour se perdre un peu et découvrir ses œuvres de façon plus improbable... et plus efficace émotivement.
Le miroir rend au parc un réel défragmenté et reconstruit suivant la lumière, la végétation le tout dans un prisme au reflet changeant et infini...

Paradigmes, héliographes et paraboles. Extraits du texte de Jean-Pierre Van Tieghem : Plus il y a de miroirs, plus il y a de réalités, raconte Louise Bourgeois. Comme ils sont inclinés, dirigés dans les directions différentes, personne ne regarde ce que voit l'autre. Ils transforment les images. Le spectateur qui observe l'œuvre, en même temps que l'espace autour, entre et fait partie du travail de l'artiste. Une surface monochrome et lisse comme certaines œuvres d'Yves Klein ou de Gerhard Richter, intègre le profil de la personne présente en face-à-face. Une évidente réflexion existe dans le travail d'autres artistes, comme chez Pistoletto, parfois chez Buren, Dan Graham ou Roni Horn avec Opposite of White en dialogue avec Portrait of an Image. Dans les sculptures de Pierre Marie Lejeune, le miroir et l'acier inoxydable ne sont jamais vides. Ils captent les gens qui passent, attentifs ou pas et malgré eux.
L'autre du moi, même. L'art de Lejeune serait-il un jeu dangereux ? Amoureux de sa propre image qu'il voit dans une fontaine, Narcisse est puni par Némésis et se noie dans les eaux de la source. Que voyait-il d'autre que lui-même ? La beauté de son visage et son intime coup de foudre. Mais, heureusement, Lejeune n'abandonne pas ceux qui regardent. Il les met toujours en situation, en conversation avec ses œuvres, ici dans le parc, sur des gazons entourés de végétation et de grands arbres qui veillent sur eux.
Le miroir suggère aussi une dimension perverse. C'est le comportement du voyeur: regarder sans être vu. Dans les miroirs et les reflets d'une sculpture, un spectateur remarque des amants qui s'embrassent. Il se positionne afin d'avoir tout le temps les gestes du couple dans son champ de vision. Ainsi se transforme-t-il, en machine célibataire monomane qui assouvit ses fantasmes. le couple se croit seul au monde. Les deux situations n'ont rien à voir entre elles. C'est la sculpture qui est acolyte et entremetteuse.
Au parc Tournay-Solvay, le travail réagit en permanence à l'environnement. Lejeune n'invite pas à s'assoir, mais à marcher, à virevolter, afin de capter toutes les nuances de la lumière, des clairs-obscurs, de la saison et du climat qui habillent les œuvres dans un mouvement perpétuel. Les soleils, les nuages, la pluie, révèlent constamment de nouvelles apparitions. Le soleil fait tout éclater en des scènes mouvementées entre les arbres. Les nuages conduisent au rêve qui s'égrène imperceptiblement ou qui devient cauchemardesque pendant l'orage. Trempées sous la pluie, les œuvres dégoulinent comme des corps en sueur, des visages en larmes, le ressac des vagues qui se retournent sur elles-mêmes.

Selon l'endroit où il se trouve, le spectateur éprouve d'autres sensations qui varient sans cesse. Sa relation avec le travail est d'une grande complexité. Les sculptures ont ainsi leur propre vie active avec leurs bonheurs, leurs désirs, leurs chagrins, leurs désespoirs. On a l'impression qu'elles se racontent leur existence. Et pourquoi pas celle de l'artiste ?


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